En effet, Nicolas Sarkozy était l'invité, lundi 25 janvier, du journal de 20 heures de TF1 où il a été brièvement interviewé par la journaliste Laurence Ferrari. Il a ensuite répondu aux questions d'un panel de onze Français dans une émission animée par Jean-Pierre Pernaut. Au cours de cette soirée, plusieurs thématiques ont été abordées.
- Chômage. Le président a annoncé un reflux du chômage "dès cette année". Selon lui, la France a "résisté plutôt mieux que les autres, puisque le chômage a doublé aux Etats-Unis, doublé en Espagne, augmenté de 60 % au Royaume-Uni. Un seul pays a fait mieux que nous en la matière, c'est l'Allemagne", a-t-il souligné. "Nous, on a quand même pris 450 000 chômeurs en plus" mais "c'est en train de se retourner", a-t-il affirmé.
- Retraites. "Les décisions que nous aurons à prendre concerneront tout le monde", salariés du privé et agents publics, a affirmé Nicolas Sarkozy. Après avoir rappelé que la réforme de 1993 n'avait concerné que le secteur privé, celle de 2003, les fonctionnaires et celle de 2007, les bénéficiaires des régimes spéciaux, il a confirmé que, "avant la fin de l'année, nous aurons pris les décisions qu'il faut". Le chef de l'Etat a promis de ne pas revenir sur le régime par répartition et de ne pas réduire les pensions mais il a, en revanche, dit travailler sur la perspective d'un allongement de la durée de cotisation et sur la question de la pénibilité du travail. Il a souhaité "qu'il y ait le consensus le plus large possible", et estimé que c'était son "devoir" de discuter avec la première secrétaire du PS, Martine Aubry, qui a évoqué un départ à la retraite à "61, 62 ans".
- Renault. Le président a affirmé que les Clio 4 destinées à être vendues en France seraient produites dans l'usine de Flins (Yvelines) et que ce modèle ne serait donc pas fariqué entièrement en Turquie. "La stratégie de Renault ces dix dernières années, je ne l'accepte pas", a-t-il déclaré. Interpellé sur une éventuelle interdiction des délocalisations, le chef de l'Etat a répondu que "ce n'est pas une question d'interdire". "Si on veut vendre des voitures à la Chine, naturellement il faudra construire des voitures en Chine", a-t-il poursuivi, "mais je n'accepte pas que des voitures qui sont vendues en France soient construites à l'étranger".
- Henri Proglio ne pourra cumuler ses fonctions de président non exécutif de Veolia avec son poste de PDG d'EDF que pendant "quelques mois", afin d'assurer une transition. "Quand la transition sera achevée il se dévouera à 100 % à ses fonctions à EDF", a-t-il déclaré. Il a cependant défendu les salaires élevés des grands patrons à la condition qu'ils assument leurs erreurs : "Je préfère un bon patron bien payé qu'un mauvais mal payé [...]. Ce qui me choque, c'est le gros salaire qui ne correspond pas à une grosse responsabilité, c'est ceux qui sont contents quand tout va bien de ramasser l'argent et, quand ça va mal, il n'y a plus personne pour les malus", a-t-il ajouté.
- Fonction publique. Nicolas Sarkozy s'est déclaré "prêt à envisager la titularisation progressive des contractuels" dans la fonction publique, dont il juge la situation "profondément anormale". "L'Etat ne peut pas dire aux entreprises : faites des CDI, contrats à durée indéterminée, plutôt que des CDD, contrats à durée déterminée, et proposer des contractuels", a-t-il affirmé. Il s'est également déclaré très favorable à "la diversification des voies d'accès à la fonction publique", qui se fait aujourd'hui sur concours.
- Clandestins débarqués en Corse. "Je le dis très simplement, nous soignons ces personnes, nous les nourrissons, nous les réconfortons, (...) et nous les raccompagnerons chez eux", a affirmé le chef de l'Etat. "Parce que si nous ne faisons pas ça, alors les esclavagistes du monde entier et les réseaux criminels du monde entier tireront la conclusion qu'on peut faire débarquer n'importe comment des pauvres gens sur les plages de France. Le message est très clair", a-t-il expliqué.
- Afghanistan. Le chef de l'Etat et des armées exclut d'envoyer "de nouveaux soldats combattants". A trois jours de la conférence de Londres sur l'Afghanistan, il a cependant déclaré que "si on a besoin de davantage de gens pour former (l'armée afghane), encadrer la police, réaliser des travaux de génie civil, aider la population ou à l'afghanistation, pourquoi pas". Interrogé sur les journalistes français otages en Afghanistan, il a affirmé qu'ils "sont en vie, en bonne santé, mais la situation est extrêmement difficile et extrêmement périlleuse". Il "sera temps une fois qu'on les aura fait revenir dans leurs familles de voir ce qui s'est passé, et pourquoi ils se sont conduits comme cela", a poursuivi le président de la République.
- Taxe carbone. Le président a répété qu'il se battrait pour l'instauration d'une taxe carbone "aux frontières de l'Europe", une question qui est loin de faire l'unanimité parmi les 27. "On ne va pas imposer à nos industriels une taxe carbone et importer en France des produits fabriqués dans des pays où ils ne font rien pour protéger l'environnement", a-t-il expliqué.
Ce serait accorder beaucoup d’importance à Nicolas Sarkozy et à sa politique brouillonne de considérer que cette dernière explique à elle seule la remontée du chômage des jeunes. Comme toujours, les chiffres peuvent s’expliquer de diverses façons, ce qui laisse à chacun la possibilité d’aller faire son marché là où il l’entend
Tout d’abord, il faudrait se demander pour quelle raison les étudiants sont si nombreux en France. Ne serait-ce pas, pour certains, un signe de la difficulté à trouver à l’emploi qui les pousse à rechercher davantage de qualifications, voire à opter pour un statut somme toute plus valorisant que celui de chômeur? Un phénomène qui n’est pas nouveau mais remonte au moins aux chocs pétroliers, j’ai vécu l’époque.
Rédigé par : amandine | 09 novembre 2010 à 11:56