Transports, logement, culture... Le chef de l’Etat a livré sa vision de la Région pour les dix ans à venir:
“Le chef de l’Etat a prononcé des mots d’amour. Maintenant, les Franciliens veulent des preuves d’amour”, commentait Claude Bartolone, président du conseil général de Seine-Saint-Denis, au terme du discours du chef de l’Etat . “Mots” pour les uns, “projet visionnaire” pour les autres, Nicolas Sarkozy s’est livré, ce mercredi, devant un parterre de ministres et d’élus franciliens, à une profession de foi sur l’avenir de la Région, avec en toile de fond la cité de l’Architecture (XVIe), où sont exposés les projets des dix équipes d’architectes qu’il avait appelés de ses vœux il y un an et demi. Puisant largement dans ces projets, il a brossé les grandes lignes des chantiers des dix ans à venir. En voici les principaux points.
• Un territoire étendu
La conception du territoire parisien sera considérablement agrandie. “Le Havre, c’est le port du Grand Paris”, estime le chef de l’Etat, qui reprend ainsi l’idée de l’architecte Antoine Grumbach visant à développer le bassin de la Seine, “axe nourricier autour duquel la métropole a vocation à s’ordonner”. La ligne à grande vitesse Paris-Le Havre mettra le port normand à une heure de la capitale, et le bassin de la Seine doit être “désenclavé d’ici à 2015”. Par ailleurs, deux sites économiques prioritaires sont clairement identifiés : la Défense (pôle financier) à l’ouest, et le plateau de Saclay (pôle scientifique) au sud.
• Des projets ambitieux
Le chef de l’Etat a apporté son soutien à deux grands projets. D’une part, il s’est prononcé pour l’enfouissement de la RN 13, qui coupe Neuilly-sur-Seine en deux parties.
D’autre part, il a annoncé que la future “cité judiciaire” parisienne
serait installée aux Batignolles (XVIIe), tranchant le débat sur le
déménagement du tribunal de grande instance de la capitale.
Regardez l’avenue Charles de Gaulle à Neuilly, une des voies les plus fréquentées d’Europe. Elle coupe la ville en deux. Je tiens à son enfouissement."
• Construire plus
Le projet présidentiel prévoit la construction de 70 000 logements par an, soit le double de la production actuelle, et 1,5 million de logements en plus en 2030. “Le problème, plaide le chef de l’Etat, ce n’est pas la rareté du foncier, mais la façon dont on le gère.En préservant les surfaces rurales, l’offre foncière de la région représente le double de la superficie parisienne.” L’objectif est de “déréglementer” les règles d’urbanisme actuelles en augmentant les coefficients d’occupation des sols et la densité du bâti, et en facilitant l’agrandissement des habitations par leurs propriétaires. Cette réforme fera l’objet d’un projet de loi d’ici à la fin de l’année.
• Une “vallée de la culture”
“Le citoyen verra, au cœur de la métropole, la vallée de la Seine se muer en vallée de la culture”, promet le chef de l’Etat. Au milieu de cet axe figurent les grands monuments parisiens : le Louvre, le Grand Palais, en cours de rénovation, ou encore le Palais de Tokyo. A l’ouest seront érigées la fondation Louis-Vuitton (bois de Boulogne), une “île Seguin dédiée à tous les arts”, et l’école des Gobelins à Noisy-le-Grand. Au Nord, “la Villette, avec l’installation de la Philharmonie de Paris à côté de la Cité de la musique, et la Cité européenne du cinéma de Luc Besson”.
• Les Transports: Nicolas Sarkozy a souhaité qu'ils fonctionnent de nuit et que leur coût soit identique pour les Parisiens et les banlieusards. La facture totale de ce volet transports avoisinera selon lui les 35 milliards d'euros, dont 21 milliards consacrés à un réseau automatique rapide qui reliera sur 130 km les différents pôles extra-muros. Cette sorte de métro ou de tramway sans chauffeur circulera à au moins 80 km/h, 24 heures sur 24. Ce «projet ambitieux» est actuellement «soumis à la concertation», a rappelé le chef de l'Etat. Un projet de loi devrait être notamment déposé en octobre pour ces investissements dans les transports.
«Le Grand Paris, c'est la France de l'après-crise», a conclu le président de la République, qui a souhaité que les travaux se réalisent en 10 ans, à partir de 2012.
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