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Jean Sarkozy (troisième en partant de la gauche) lors d'un meeting UMP. Crédits photo : APMardi soir, au siège du conseil général des Hauts-de-Seine, à Nanterre, ils seront tous là pour la traditionnelle cérémonie de vœux. Les vieux lions conduits par Patrick Devedjian (64 ans) et les jeunes loups emmenés par Jean Sarkozy (22 ans). Le président du conseil général et le patron du groupe majoritaire.
Dans le «9-2», fief électoral des Sarkozy père et fils, le match des jeunes contre les vieux leur a souvent réussi. On se souvient comment un Nicolas Sarkozy de 28 ans avait raflé la mairie de Neuilly en 1983 au nez de Charles Pasqua. L'an passé, Jean Sarkozy a montré qu'il avait lui aussi du talent en décrochant la présidence du groupe UMP trois mois après avoir été élu pour la première fois dans son canton de Neuilly !
Six mois plus tard, les relations entre Patrick Devedjian et Jean Sarkozy se sont pacifiées. «Devedjian a cessé les humiliations du début», témoigne-t-on côté Sarkozy. «Jean ne marche plus sur les plates-bandes de Patrick», se félicite-t-on côté Devedjian. À défaut de s'entendre, les deux hommes ont appris à fonctionner ensemble. Écarté de la direction de l'UMP, Devedjian a été récompensé en rentrant dans le gouvernement. Mais il sait que son fauteuil de président du conseil général est fragile. Rien ne dit qu'il le conservera en 2011 tant ses ennemis de l'intérieur (Isabelle Balkany en tête) rêvent de le déboulonner pour mettre à sa place Jean Sarkozy.
Avant Noël, l'élu d'Antony a senti le vent du boulet en se faisant réélire de justesse à la tête de la fédération UMP des Hauts-de-Seine face à un inconnu (Éric Berdoati, maire de Saint-Cloud, 44 ans). «Un mauvais coup fomenté par les Balkany et la vieille garde pasquaïenne», peste un collaborateur de Devedjian. Mais l'usure plus le cumul des mandats ont aussi pesé sur ce scrutin interne.
«Nicolas Sarkozy demande de favoriser le renouvellement des générations politiques »
Avant Noël, Nicolas Sarkozy a réuni à l'Élysée l'ensemble des conseillers généraux UMP pour leur demander de favoriser le renouvellement des générations politiques. Le renouvellement des générations, voilà le maître mot relayé par Jean Sarkozy qui écume les villes des Hauts-de-Seine en martelant ce message.
Car dans ce département archidominé par la droite depuis trois décennies, Jean Sarkozy ne cache pas son inquiétude. Selon lui, les cantonales de 2011 sont loin d'être gagnées et doivent donc être préparées «très sérieusement».
Sur le papier, on a du mal à croire le benjamin de l'assemblée départementale puisque l'UMP dispose de 30 sièges contre 15 pour la gauche. Mais, sur les vingt-trois sièges renouvelables en 2011, dix-huit sont détenus par la majorité. Beaucoup de sortants sont âgés et ne souhaitent pas passer la main.
«Il y a un risque de mauvaise surprise qu'il ne faut pas négliger, estime Thierry Solère, jeune élu de Boulogne. Jean a raison. Il faut renouveler aux cantonales et en profiter pour préparer les municipales.» «Personne n'est à l'abri d'une mauvaise surprise en 2011, renchérit un cadre du parti. Ni Patrick Devedjian dans son propre canton, ni Isabelle Balkany (61 ans) réélue la fois dernière avec 180 voix d'avance !»
Jean Sarkozy rêve en réalité de faire monter une nouvelle génération comme Charles Pasqua l'avait fait dans les années 1980 quand les Balkany, Devedjian et autres avaient fait tomber des bastions communistes. «Le problème, résume un pasquaïen, c'est qu'on a trente ans de plus. Et ceux qui dirigent encore des villes n'ont pas préparé leur succession.»
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