Interrogé par Laurence Ferrari, Patrick Pujadas et Michel Denisot, dans le salon Murrat du palais de l'Elysée, celui-là même où se réunira mercredi le nouveau gouvernement Fillon, Nicolas Sarkozy s'est exprimé sur le remaniement et sur la politique qu'il entend mener pendant les 18 derniers mois de son mandat.
20h20. «J'ai pensé qu'il était la meilleure personne à la place imminente qui est celle du premier ministre», affirme Nicolas Sarkozy à propos de François Fillon avec qui il y a une «grande confiance», parlant d'une relation sans «aucun nuage».
20h24. «Ce n'est pas un gouvernement partisan», estime le président, soulignant que François Fillon et lui même avaient «écarté plus de personnalités de l'UMP que tout autre sensibilité».
20h26. «Jean-Louis Borloo est un homme de qualité et j'aurais souhaité qu'il reste».
20h28. Un «gouvernement de combat», comme l'a indiqué cet après-midi François Fillon, Nicolas Sarkozy estime que «c'est une bonne expression, le combat au service de la France».
20 h 34. Intégration. «Nous voulons un Islam de France et pas un Islam en France», explique Nicolas Sarkozy.
20h36. Le président conservera le gouvernement qui vient d'être nommé jusqu'au bout de son quinquennat, «sauf imprévu». Y en aura-t-il ? «Quand vous dirigez la France, parfois il y a des imprévus», répond-on. «J'ai voulu en renommant François Fillon et en confirmant les principaux ministres, donner dela stabilité à la France, de la solidité».
20 h 38. Le climat social. Comment retrouver le lien avec les Français ?. «La France est un pays éructif avec des rapports sociaux qui ont toujours été difficiles», estime le président. «Nous avons fait une réforme considérable et ce conflit a eu lieu sans violences», constate Nicolas Sarkozy en rendant hommage aux forces syndicales.
20 h 42. Les retraites. «Dix-neuf ans de débat avant d'agir... Fallait-il encore attendre dix-neuf ans avant d'agir ? Pouvoir dire ce soir aux Francais : sachez qu'il y a de l'argent pour payer vos retraites. En 2020, le système sera excédentaire», analyse Nicolas Sarkozy. «Avec un chômage à 6,5 %, ce qui est une hypothèse...», tente David Pujadas. «On verra», le coupe Nicolas Sarkozy.
20h45. Dialogue social. «Eric Woerth a eu 56 réunions avec les syndicats qui lui ont dit qu'ils n'assumeraient pas l'impopularité de cette réforme, et je les comprends».
20h48. Parti Socialiste. «Personne n'y croit, eux même n'y croient pas», lâche-t-il, interrogé sur l'intention déclarée du PS de revenir à la retraite à 60 ans. «Chacun gagne en crédibilité à dire la vérité aux Français».
20h50. «C'est la décision la plus difficile que nous ayons eu à prendre avec François Fillon». Parlant du départ d'Eric Woerth - à qui le président a voulu rendre «un hommage signalé» - du ministère du Travail, le président a déclaré que la demande émanait du ministre. «Il m'a dit qu'il lui serait plus facile de se défendre s'il n'était plus ministre».
20h53. «Cette circulaire a été retirée au moment ou j'en ai eu connaissance», rappelle-t-il, évoquant la circulaire stigmatisant les Roms en France.
20h55. «J'ai vu le pape et il s'est exprimé publiquement en disant que le devoir des Etats démocratiques, c'est d'accueillir les étrangers, mais aussi que le devoir des étrangers, c'est de respecter le pays qui les accueille, de respecter l'identité nationale du pays qui les reçoit».
21h05. «Jamais a aucun moment, je ne me préoccupe, de près ou de loin, des téléphones, des lieux de rencontre des journalistes Français, étrangers, européens», répond-il à propos d'une enquête policière pour identifier une source du journal Le Monde dans l'affaire Bettencourt. «Cela ne servirait à rien parce que tout se sait et que ce qu'un journaliste pense, il l'écrit le lendemain».
21h07. «Vous imaginez que c'est moi qui organise le cambriolage des ordinateurs des journalistes ? Soyons sérieux !» «Vous voulez que je m'en occupe, vous pensez que c'est ma préoccupation de chef d'Etat ? », rétorque le président à David Pujadas.
21h13. Concernant la dépendance, le président souhaite créer «un cinquième risque», une cinquième branche de risque de la sécurité sociale. Il annonce une grande consultation puis une «décision à l'été 2011».
21h16. Nicolas Sarkozy s'est dit mardi «inquiet» pour les otages français détenus au Mali, «un peu moins» pour ceux détenus en Afghanistan.
21h19. Fiscalité. «Il faut harmoniser la fiscalité française avec celle de l'Allemagne, car je ne veux plus de délocalisations», affirme Nicolas Sarkozy
21h22. Le président veut créer «un nouvel impôt sur le patrimoine» qui pourrait remplacer l'ISF et le bouclier fiscal. Implicitement, il admet être favorable à la suppression du bouclier fiscal.
21h24. «Il n'y aura pas d'augmentation d'impôts. Si nous augmentons les impôts, nous aurons moins d'emplois, moins de croissance... Il y aura des baisses de dépenses. Le problème de la France, c'est trop de dépenses publiques».
21h28. «L'engagement du gouvernement sera un engagement total contre le chômage», annonce le président qui estime que «le chômage reculera l'année prochaine»
21h30. «L'échec de l'Afrique sera le drame de l'Europe», estime le président, évoquant la présidence française du G20. «Il est capital que le milliard d'habitants en Afrique ait les moyens de se développer», et pour cela «Il faut un nouveau système pour financer le développement de l'Afrique et j'entends que la France montre l'exemple sur la taxation des mouvements financiers». «Si un petit nombre de pays leaders, dont la France, sont pour, et bien nous le ferons».
21h33. «Sur la libération d'Aung San Suu Kyi, je dois le dire, le président chinois m'a aidé. Le sort qui est fait à cette femme est scandaleux», répond le président, questionné sur le sort du Chinois Liu Xiaobo, prix Nobel de la paix. «Mais est ce qu'on veut simplifier les choses, ou les compliquer ?», questionne-t-il à son tour Patrick Pujadas.
21h34. «Non», il n'a pas pris sa décision sur une nouvelle candidature à la présidence de la République. «Quand prendrez-vous cette décision ?». «A l'automne 2011», finit-il par répondre, estimant par ailleurs que «les Français attendent» qu'il travaille «jusqu'à la dernière minute, pas que je m'organise en fonction de mon propre calendrier dont ils se moquent parfaitement».
21h40. A-t-il eu des moments de doutes ? «Parfois, des moment de découragement, mais ils ne durent pas longtemps», glisse-t-il. «J'ai la chance d'avoir une famille qui m'entoure et me soutient» «Qui vous conseille ?» «Quand on a la chance, comme moi, d'avoir une femme aussi intelligente, ce serait dommage de ne pas écouter, de ne pas discuter». Seulement, s'il est «obligé d'écouter», il estime que «sur les grands sujets», il devient «moins influençable, parce que je vois, je crois qu'il y a des choses que la France doit faire», a poursuivi le chef de l'Etat.
21h42. «Je ne crois pas à une alliance possible avec le Front National», répond le président interrogé sur le fait de savoir si Marine Le Pen était, oui ou non, «plus fréquentable que son père».
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