Incarnation du gaullisme social, homme du "non" au traité européen de Maastricht, Philippe Séguin s'est éteint jeudi à 66 ans, après une carrière de plus de 40 ans au service d'une certaine idée de la France.
Ancien ministre et président de l'Assemblée nationale, le premier président de la Cour des comptes, né en Tunisie en avril 1943, a succombé à une crise cardiaque dans la nuit.
Nicolas Sarkozy. Le président de la République a fait part de sa «très grande tristesse» et «très vive émotion». Selon lui, Philippe Séguin était «l'une des grandes figures et l'une des grandes voix de notre vie nationale». Il salue «un homme particulièrement attachant», «à l'intelligence rare», «au tempérament chaleureux et généreux», «entier et absolument passionné».
François Fillon. «Aujourd'hui je perds un ami et la France perd l'un de ses plus grands serviteurs et l'une de ses plus belles voix politiques. Une voix tonitruante, profonde, toujours féconde, une voix aussi parfois tourmentée», a déclaré dans une déclaration solennelle à Matignon, le Premier ministre, ému aux larmes.
Charles Pasqua. «C'est évidemment une nouvelle qui me bouleverse parce que Philippe Séguin était un ami très cher, un homme passionné aimant son pays» et «pour la France c'est une grand perte», a déclaré sur RTL l'ancien ministre de l'Intérieur. «Il était profondément pénétré par l'idée de la nation, de la République, c'était un grand républicain, un grand gaulliste», a-t-il ajouté.
Jean-Pierre Raffarin. «C'était un homme à caractère exceptionnel, il n'avait peur de personne, il résistait à tout, il avait de fortes convictions et beaucoup de courage, beaucoup d'audace», a déclaré l'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, sur Radio Classique. «Non seulement c'était un orateur, mais il avait ce trait de caractère qui faisait de lui une personnalité à fort rayonnement dont le vide marquera la vie politique pendant des années», a-t-il ajouté.
Alain Juppé. «Il n'était pas facile, il avait un caractère que chacun connaissait et nous avons eu des divergences profondes parfois. Sur la direction du RPR, sur l'Europe essentiellement: je n'avais pas du tout partagé l'opposition qui était la sienne en 1992 au traité de Maastricht», a rappelé l'ancien Premier ministre. Mais «ça ne diminuait pas la profonde estime que j'avais pour lui parce que c'était un homme extrêmement intelligent d'une grande culture, d'une grande hauteur de vue, d'un grand sens de l'Etat».
Frédéric Lefebvre. «Philippe Séguin était un homme droit et passionné, qui a consacré toute son énergie au service des autres. Sa mort sonne comme un coup de tonnerre, il nous plonge dans une profonde tristesse», a déclaré le porte-parole de l'UMP.
Valéry Giscard d'Estaing. L'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing a salué «une personnalité hors du commun, avec un grand talent et qui enrichissait le débat politique nationale».
Bernard Accoyer. Le président de l'Assemblée nationale s'est dit «ému» et «admiratif de l'homme et de son parcours». «Il a contribué à la vie démocratique avec un talent incomparable, des convictions extrêmement fortes et un caratère extrêmement attachant même si ce caractère était l'objet de courroux aussi brusques qu'inattendus».
Jean-Louis Debré. «Philippe Séguin a marqué la vie politique française depuis de nombreuses années, c'était une personnalité forte, complexe, capable de résister, capable de dire non mais surtout il y avait chez lui une certaine idée de la France, un grand respsect de la République et surtout le désir ancré profondément de faire en sorte que la France, la nation française soit respectée, forte et fière», a déclaré le président du Conseil constitutionnel sur i-Télé.
Bernard Kouchner. Pour le ministre des Affaires étrangères, la France perd «un républicain ardent et exemplaire qui aura profondément marqué notre vie publique dont il fut l'une des figures les plus originales et les plus attachantes : un homme de caractère et d'audace»,
Les commentaires récents