Nicolas Sarkozy s'est engagé dans la campagne de l'UMP pour les élections européennes du 7 juin, mardi, à Nîmes. Crédits photo : AP
Le chef de l'État s'est à nouveau opposé à un «élargissement sans fin» de l'Union.
Nicolas Sarkozy a lancé mardi la campagne pour le scrutin du 7 juin. Ovationné par quatre mille sympathisants. Installé au milieu de la foule selon une scénographie déjà testée lors de sa dernière «réunion républicaine», à Saint-Quentin, Nicolas Sarkozy n'était pas là, a-t-il répété, pour «défendre son bilan» après deux ans d'Élysée. Mais il a affirmé que «depuis deux ans la France a eu le courage de se réformer». Il a aussi martelé que «cette France que nous essayons de changer, nous ne la changerons pas sans l'Europe».
Mardi, il a donc défendu l'idée européenne, «celle des pères fondateurs», qui croyaient en une «Europe qui protège». De Tbilissi au G20, en passant par Gaza, il a multiplié les exemples de son action pour illustrer sa conviction qu'il est possible de «refuser l'Europe de l'impuissance». Et a fixé plusieurs conditions à la réussite de son projet
Ratifier le traité de Lisbonne
La première condition est l'instauration de «limites» à l'Union. «Pour que l'Europe veuille, il faut qu'elle cesse de se diluer dans un élargissement sans fin», a-t-il expliqué, disant clairement non, sous les applaudissements, à l'entrée de la Turquie dans l'Union. Le président souhaite en revanche créer avec Ankara «un espace économique et de sécurité commun». Un espace qu'il veut d'ailleurs élargir à la Russie .
La deuxième condition est la ratification du traité de Lisbonne. Toujours dans les limbes, le traité n'est pour le moment ratifié que par vingt-cinq pays sur vingt-sept. Nicolas Sarkozy n'a pu que proclamer «vouloir tout faire pour obtenir sa ratification».
Après les frontières et les institutions, la troisième condition d'une Europe agissante est le retour d'un «vrai débat européen», a plaidé Nicolas Sarkozy. «L'Europe ne peut pas prétendre être une démocratie vivante s'il n'y a pas de débats», a-t-il longuement insisté, en réponse à ceux qui lui reprochent ses maladresses à l'égard de la République tchèque ou de la Grande-Bretagne, quand il critique le dumping des uns, ou la baisse de la TVA des autres. Il a annoncé qu'il se battrait pour l'instauration d'une taxe carbone afin de faire face au dumping écologique. Et il a renouvelé son intention de demander l'abrogation de la règle de l'unanimité qui est nécessaire pour opérer des baisses de TVA ciblées.
Très porté sur la définition des grands principes mais aussi sur les mesures concrètes, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il voulait «porter l'idée d'une centrale européenne d'achat du gaz», afin d'unifier la stratégie énergétique des Vingt-Sept face à la Russie.
L'autre chantier défendu par Nicolas Sarkozy est celui de la régulation financière. Il a souhaité mardi que l'Europe «se dote d'un comité de régulateurs bancaires avec un vrai pouvoir de sanction». Ces conditions et ces chantiers sont autant de façons de s'adresser «à la France du oui et à la France du non». Car, à un mois du scrutin européen, et même s'il n'en a pas explicitement fait mention, le chef de l'État espère cette fois-ci apporter à son camp un meilleur résultat électoral qu'en 1999 et 2004.
Extrait du Figaro.fr
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