(extrait de Boursorama) NEUILLY-SUR-SEINE, Hauts-de-Seine, 26 février (Reuters) - Etre ou de pas être de Neuilly, telle est la question. Fief du président de la République qui en fut le maire pendant près de 20 ans (1983-2002), cette riche commune située aux portes de Paris est l'objet d'une joute électorale émaillée de coups de théâtre.
Dans le rôle du dauphin sacrifié, David Martinon, porte-parole de l'Elysée. Propulsé candidat de l'UMP, l'énarque de 36 ans a été contraint de se retirer après un début de campagne peu concluant.
Dans le rôle du dissident devenu candidat officiel, Jean-Christophe Fromantin, 45 ans, désormais soutenu par l'UMP bien qu'il n'en soit pas adhérent.
Dans la course à l'hôtel de ville, on trouve aussi un ex-prétendant officiel entré en dissidence, Arnaud Teullé.
D'abord candidat UMP aux cantonales, Arnaud TEULLE, adjoint au maire, a opté pour les municipales après le retrait de David Martinon. Il se présente sans l'aval de son parti, mais avec le soutien d'une figure locale : la mère du chef de l'Etat, Andrée Sarkozy.
"Dadu" était présente la semaine dernière à la réunion publique où Arnaud Teullé a résumé les récents rebondissements en une envolée gaullienne : ..."L'UMP bradée, l'UMP humiliée Qui peut croire que j'allais laisser faire cela ?"
Le tableau est complété par la présence d'un jeune premier : Jean Sarkozy, fils cadet du président de la République. Etudiant en droit de 21 ans à la chevelure blonde et au phrasé calqué sur celui de son père, ce passionné de théâtre entre en politique comme candidat aux cantonales.
Nicolas Sarkozy avait 22 ans quand il a été élu pour la première fois conseiller municipal à Neuilly, dont il est devenu maire six ans plus tard.
C'est là, entre Arc de Triomphe et tours de la Défense, que se mêlent chaque week-end candidats et militants aux fleuristes, maraîchers et autres chalandes en manteau de fourrure.
Des ballons bleus marqués du slogan : "Fidèles à Neuilly, avec Arnaud Teullé" y fleurissent depuis quelques jours.
"Teullé et Martinon, c'était un tandem à la base. Quand l'un tombe du vélo, l'autre doit continuer", dit l'un de ses partisans, Sébastien Maurette. "On reprochait à David Martinon d'être parachuté, on ne peut pas faire ce reproche à Arnaud", renchérit un autre militant, Sébastien Grange.
Entre deux poignées de main, Arnaud Teullé explique à Reuters qu'il faudra "bien réfléchir avant de donner les clés de la maison à quelqu'un que les Neuilléens ne connaissent pas".
Il n'était à ses yeux "pas moral" de la part de l'UMP d'apporter son soutien à Jean-Christophe Fromantin "juste par ce qu'ils pensaient qu'il allait gagner".
Non loin de là, entouré de ses partisans, Jean-Christophe Fromantin parle à la presse.
Dans un autre carré du marché, Lucienne Buton, qui entame à 75 ans sa cinquième campagne électorale sous la bannière socialiste, propose son analyse.
"Toutes ces histoires ont mis un peu de dynamisme mais aussi posé des questions, fait naître des rancoeurs. Les gens sont déstabilisés", estime-t-elle.
En attendant le premier tour du scrutin, le 9 mars, les candidats argumentent sur des thèmes chers à cette ville où environ 10% de la population paie l'impôt de solidarité sur la fortune : familles, adolescents, seniors, sport, qualité de vie.
Sans oublier l'arlésienne locale : la question de l'enfouissement, ou non, de l'avenue de Neuilly (que personne n'appelle avenue Charles-de-Gaulle), axe très fréquenté qui traverse la ville de part en part./EP
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