NEUILLY-SUR-SEINE (AFP) — Fief de Nicolas Sarkozy, la très huppée Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) suscite des convoitises à droite pour l'élection municipale de mars 2008, le candidat investi par l'UMP étant quasiment assuré de l'emporter.
Depuis dimanche, le nom du porte-parole de l'Elysée et proche collaborateur du président de la République, David Martinon, s'est ajouté à la liste des prétendants officieux pour succéder à l'octogénaire Louis-Charles Bary, élu en 2002 quand Nicolas Sarkozy est entré au gouvernement Raffarin.
Ces derniers mois, les noms de Brice Hortefeux et de Roger Karoutchi avaient déjà été avancés. Le premier aurait finalement choisi Clermont-Ferrand. Le second, qui a renoncé la semaine dernière à se présenter dans le bastion communiste de Nanterre, n'a pas souhaité s'exprimer.
"Neuilly est convoitée car c'est la ville la plus riche dans le département le plus riche. En termes de réseaux, d'amitiés et de moyens financiers, c'est un fauteuil confortable pour mener une ambition politique", résume un observateur de la vie politique locale.
Annoncée par le Point.fr, la candidature de David Martinon, énarque de 36 ans sans liens avec Neuilly, n'a pas encore été confirmée ou démentie. Elle vient en tout cas bousculer les plans d'Arnaud Teullé, à peine plus âgé, et qui veut tirer profit de son implantation sur le terrain.
"J'ai mené la section UMP de Neuilly depuis 10 ans et elle est passée de 370 à 3.700 militants. Je suis élu à Neuilly depuis douze ans, adjoint chargé des affaires scolaires depuis six ans. L'histoire de cette ville, je la vis en moi", affirme à l'AFP M. Teullé, fils d'un ancien maire-adjoint aujourd'hui décédé.
"Il y a eu de nombreuses hypothèses jusqu'à présent. Ce qui compte, c'est ce que dira Nicolas Sarkozy", ajoute-t-il, en concédant qu'il serait "déçu" si le président de la République, dont il est un conseiller, donnait son soutien à un autre.
Car si la décision revient officiellement à la commission d'investiture de l'UMP, personne ne doute à Neuilly que le choix reviendra à l'ancien édile, qui a dirigé la ville de 1983 à 2002.
Le secrétaire général de l'UMP et président du conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, a d'ores et déjà exclu l'idée d'une primaire, réclamée par Arnaud Teullé.
"C'est Nicolas Sarkozy et lui seul qui fera le prochain maire", résume Michel Deloison, actuel adjoint de Louis-Charles Bary chargé de la voirie et de l'environnement.
Cette perspective et l'éventualité d'un parachutage de David Martinon en agace certains. "On oublie qu'à Neuilly, il y a 60.000 habitants, qui ont des attentes, des demandes", souligne Jean-Christophe Fromantin, un chef d'entreprise qui se dit "sarkozyste" mais compte se présenter face au futur candidat de l'UMP.
"Il y a des problèmes de logement, de crèches, de stationnement, de crottes de chiens. A nous envoyer des stars, ils passent à côté d'un tas de choses", déplore ce novice en politique, dont l'espoir est de jouer les trouble-fête en mars 2008.
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